Tuesday, June 05, 2007

Exposition : Photographies de Fazal Sheikh : "Ladli" et "Moksha"

[Ayant été la voir la semaine dernière, je vous recommande vivement cette très belle et très émouvante exposition photos à Paris de Fazal Sheikh : "Ladli" et "Moksha" à la Fondation Henri Cartier Bresson (voir infos pratiques ci-dessous).

Ceux et celles d'entre vous qui ont vu le film Water de Deepa Mehta trouveront dans cette exposition des échos très émouvants sur la condition féminine en Inde de nos jours. - Mounir ]

« Ladli » succède à mon précédent livre, « Moksha », où je m’intéressais à l’existence de certaines femmes en Inde, qui, une fois veuves, se trouvent abandonnées et dans certains cas maltraitées par leur famille, de sorte qu’elles quittent leur foyer et partent, comme des centaines de milliers de veuves indiennes avant elles, pour la ville sainte de Vrindavan. Là, elles consacrent le restant de leurs jours au culte de leur dieu Krishna. Les histoires que ces femmes m’ont racontées – sur leur mariage alors qu’elles étaient encore enfants, sur les sévices infligés par leur mari, qui les quittait parfois, les mauvais traitements de la part de leur belle-famille, la disparition du respect de soi, la perte de leurs droits juridiques et économiques – tout cela m’a montré la vulnérabilité des femmes dans la société indienne traditionnelle. J’ai compris que, même aujourd’hui, alors que l’Inde rejoint rapidement le groupe des nations les plus évoluées du monde, depuis leur conception, leur sexe même transforme de nombreuses femmes en victimes potentielles d’un système patriarcal qui entérine tacitement leur exploitation, les mauvais traitements qu’elles endurent, voire leur mort. (…) Quand je lis dans la presse les louanges adressées à l’Inde pour son entrée miraculeuse sur la scène économique mondiale, je m’interroge sur l’avenir des femmes dans un pays qui avance très vite vers un avenir glorieux. (Fazal Sheikh)

Biographie :

Né à New York en 1965, diplômé de Princeton en 1987, Fazal Sheikh a toujours travaillé avec des populations déplacées - en Afrique de l’est, au Pakistan, en Afghanistan, au Brésil, à Cuba et récemment, en Inde. Son grand-père, Sheikh Fazal Ilahi, est né en 1900 dans la région du nord de l’Inde devenue le Pakistan en 1947 ; son père, Abdul Majied Sheikh au Kenya en 1941. Cette lignée familiale a conduit Fazal Sheikh à enquêter sur trois continents. Sur place, il a tenu à partager le quotidien difficile de réfugiés, pour la plupart victimes de guerres civiles, ou des communautés mises au ban de leur société.

Il a travaillé au Pakistan avec des groupes de réfugiés Afghans, au Soudan, en Ethiopie, en Somalie, puis en Inde pour ses deux derniers essais. En 1994, le New York Times l’a inclus dans la liste des 30 personnalités de moins de 30 ans les plus susceptibles de changer la culture des 30 prochaines années.

Fazal Sheikh est le lauréat de nombreuses récompenses prestigieuses. Ses travaux ont été exposés et font partie des collections des plus grandes institutions photographiques internationales. Artiste engagé, il attache autant d’importance aux photographies qu’aux récits qui les accompagnent. Son talent de photographe-écrivain lui permet de s’attacher réellement à ces femmes, non comme victimes symboliques, mais comme personnalités authentiques, nommées, qui se dévoilent dans un face à face direct et intime. En vivant pendant de longues semaines au sein des communautés qu’il étudie, en partageant leur quotidien avant de les photographier, il donne à ces images et à ces mots une profondeur liée à son engagement personnel : un sincère respect des croyances, des sentiments et de la nature humaine, une volonté farouche d’éveiller les consciences.

En 2005, il est nommé MacArthur Fellow. Il est par ailleurs le lauréat des bourses de la J. William Fulbright Foundation, du National Endowment for the Arts, du Nederlands Fotomuseum, de la Mondriaan Foundation et de la Mother Jones International Documentary Fund. Fazal Sheikh a reçu le Prix Henri Cartier-Bresson en 2005 pour son essai « Moksha ».

Il a également reçu le Grand prix du dialogue de l’humanité des Rencontres d’Arles, l’Infinity Award, la Leica Medal of Excellence, le Ruttyenberg Award, et le Ferguson Award. Des expositions de son travail ont été présentées à la Tate Modern, Londres ; à l’International Center of Photography et aux Nations Unies, New York ; à la Fondation HCB, Paris ; au Musée d’Art Contemporain, Moscou.

Ses photographies figurent dans les collections permanentes du Metropolitan Museum of Art, New York ; la George Eastman House, Rochester ; le San Francisco Museum of Modern Art. Ses travaux font partie des prestigieuses collections du Metropolitan Museum of Art, New York , San Francisco Museum of Modern Art, Californie, Philadelphia Museum of Art, Pennsylvanie, International Center of Photography, New York, Art Institute, Chicago, National Museum of Kenya, Nairobi, Fotomuseum Winterthur, Switzerland, Ruttenberg Foundation, California, The New York Public Library, New York, Museum of Fine Arts, Houston, Corcoran Gallery of Art, Washington, DC, Princeton University Art Museum, New Jersey, Santa Barbara Museum of Art, Museum of Contemporary Photography, Chicago, Volkart Foundation, Winterthur, Suisse. Il partage aujourd’hui son temps entre Zürich, New York et le Kenya.

[Toutes ces infos proviennent du dossier de presse de la Fondation Henri Cartier Bresson:

Voir aussi :

Horaires :
du mardi au dimanche de 13h00 à 18h30
le samedi de 11h00 à 18h45
nocturne gratuite le mercredi de 18h30 à 20h30

fermé lundi et jours fériés

Adresse :
2, impasse Lebouis
75014 Paris
tel : 01 56 80 27 00

Métro / Bus :
Métro : Gaîté, ligne 13, sortie n°1, vers la rue de l’Ouest / Edgar Quinet, ligne 6
Bus : Ligne 28 et 58 arrêt Losserand-Maine / Ligne 88, arrêt Jean Zay – Maine

Tarifs :
plein tarif 5 euros
tarif réduit 3 euros
gratuit en nocturne le mercredi (18h30 – 20h30)

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