Wednesday, June 08, 2011

"Nader And Simin, A Separation" ("Jodaeiye Nader az Simin"): un film de Asghar Farhadi

Interview d'Asghar Farhadi

Ours d’Argent en 2009 pour son quatrième film "A propos d’Elly", le réalisateur iranien Asghar Farhadi avait alors déjà présenté une vision de l’Iran vue de l’intérieur, à travers un groupe d’étudiants en vacances, soudainement confrontés au départ inexpliqué d’une de leurs amies. Un portrait de groupe appartenant à une classe éduquée, plutôt aisée, d’où émergeait progressivement la question de la place de la femme dans la société, et entre les lignes, l’oppression et la dictature.
"Nader And Simin, A Separation" revient sur cette idée d'évoquer un pays en voie d’occidentalisation, mais toujours fermement marqué par le sceau de la tradition, vue ici par le prisme de deux couples. Issus là encore d'une classe éduquée et aisée, Nader et Simin sont sur le point de se séparer, car Simin veut quitter le pays pour offrir des chances d’une éducation plus conséquente à leur fille. Nader ne peut se résigner à laisser seul son père atteint d’Alzheimer. Lorsqu’elle quitte le domicile sans sa fille, Nader se fait aider d’une employée de maison pour son père, qui travaille au noir, sans l’autorisation de son mari. Un jour, elle délaisse le vieil homme quelques heures. Nader s'en rend compte, et renvoie la jeune femme qui réagit vivement, et la pousse hors de chez lui. Nader est convoqué au tribunal, car la jeune femme, soutenu par un mari impulsif et intolérant, prétend avoir perdu son bébé en chutant dans les escaliers, l'accusant ainsi de meurtre. Ce n'est que le point de départ d'une histoire où le mensonge se confronte aux convictions religieuses et aux poids des conservatismes.
Dans ce possible candidat à l'Ours d'Or, Farhadi confronte deux visions différentes du couple iranien, l'une libérale, l'autre plus traditionnelle et religieuse, pris dans un imbroglio juridique. Très applaudi, le film se démarque nettement de la sélection par sa rigueur dramaturgique, la tension de son histoire, des comédiens extraordinaires et un véritable regard sur la société iranienne par le prisme de la sphère intime. Avec un scénario validé par le gouvernement, il réussit son objectif : parler de son pays de manière libre, en contournant les censures. 
(Sujet : Thomas Schwoerer)

"Nader And Simin, A Separation" ("Jodaeiye Nader az Simin"), un film de Asghar Farhadi
Avec Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini / Iran / 2011

(présentation extraite du site d'ARTE: 









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