Monday, April 11, 2011

INTERVIEW DE L'AUTEUR JONAS PARIENTÉ, CO-REALISATEUR DU DOCUMENTAIRE "UN RICKSHAW DANS LA VILLE"



Shabbir est-il représentatif de la population qui fuit les campagnes ? Comment l’avez-vous rencontré ?
Jonas Parienté: J’ai rencontré Shabbir par l’entremise de  Savitri Medhatul, ma co-auteur qui est originaire de Mumbai. Elle a d’abord commencé par sonder autour d’elle. Quand je suis arrivé sur place, elle avait déjà sélectionné deux rickshaws. Le jour même de mon arrivée, Shabbir nous appelle pour nous dire que sa femme s’apprête à partir dans l’Uttar Pradesh pour rendre visite à ses parents. On a filmé son départ. L’interview était intéressante. On a donc décidé de continuer avec eux. Contrairement à sa femme Asma , Shabbir, lui, a grandi a Mumbai.


Comment avez-vous dépassé la barrière de la langue ?
J.P. : C’est Savitri qui interagissait avec eux. Beaucoup de gens parlent anglais en Inde mais pas Shabbir…


Suivre ce conducteur de rickshaw dans son quotidien, est-ce un sésame pour bien comprendre l’Inde d’aujourd’hui?
J.P. :  L’Inde a une multitude de facettes. Mais ce film offre une image au microscope de ce qu’est la vie d’un rickshaw. Une classe moyenne est actuellement en train d’émerger. Ce phénomène est en train de changer totalement la configuration de la société indienne…


Ce dernier fait-il désormais partie de la classe moyenne ?
J.P. :  Non, Shabbir fait toujours partie de la population défavorisée. En Inde, il y a beaucoup de condescendance sociale à l’égard des petits métiers. Une bonne partie de la population indienne ne respecte pas le principe de dignité humaine. Il est très fréquent que les taxis se fassent gueuler dessus. Les rickshaws sont considérés là-bas comme des larbins.


Est-ce que ça a été techniquement ardu de suivre, caméra à la main, le rickshaw  en train de se faufiler dans les rues de la mégalopole la plus embouteillée du monde ?
J.P. : C’était un peu difficile de filmer car l’engin n’est ni grand ni stable. On a réalisé des plans de derrière mais aussi des plans de l’extérieur. Pour ce faire, on a demandé à un de ses amis rickshaw de nous servir de chauffeur et de suivre Shabbir. Au départ, c’était un peu chaotique mais, sur  la fin, les plans étaient bons.


Vous offrez un regard sans concession sur les conditions de vie difficiles mais une certaine fascination transparaît malgré tout. Pour vous, Mumbai s’apparente à la nouvelle New York…
J.P. : Je suis effectivement fasciné par ces deux villes.  Ce n’est pas tant une histoire de grande ville… Je n’ai pas aimé Delhi ou Los Angeles alors que j’adore Mumbai et New York. J’apprécie l’atmosphère, vraiment particulière à ces deux mégalopoles, qui ont d’ailleurs beaucoup de points communs. J’habite à Paris mais je me rends autant que possible dans ces deux destinations. 


C’était votre premier documentaire destiné au web, comment appréhendez-vous les choses?
J.P. : Il faut avoir à l’esprit que le lecteur est devant un écran d’ordinateur.  Le fait d’être sur le web requiert une « rythmique » assez soutenue. Le spectateur/internaute est encore plus sollicité que le spectateur qui se trouve devant une télé ou un écran de cinéma.


Pourquoi avoir choisi un découpage en six parties?
J.P. : Le découpage a d’abord eu lieu entre Savitri et moi. Dans un second temps, il s’est fait avec les productrices de Narrative, Laurence et Cécile.


Si vous aviez disposé de plus de temps…
J.P. : J’aurais filmé Shabbir en dehors de ses heures de travail. Lorsqu’il est en famille, lors de célébrations religieuses (il est musulman)...


Est-ce que ça vous a donné envie de réaliser  un plus long format ?
J.P. :  Pas forcément sur les rickshaws mais plutôt sur l’urbanisation galopante. Il y a beaucoup de choses à dire.


Propos recueillis par Audrey Khalifa - juin 2010.


(interview extraite du site web de France 5


http://documentaires.france5.fr/bonus-articles/interview-de-lauteur-jonas-parient%C3%A9

1 comment:

Anonymous said...

Salut à tous les lecteurs de ce phorum ,

En premier lieu , offrez-moi l'occasion de vous montrer ma gratitude pour chacune des superbes infos que j'ai retrouvées sur cet beau site web .

Je ne suis pas certaine d'être au meilleur endroit mais je n'en ai pas vu de meilleur.

Je proviens de Saint thomas, canada . J'ai 37 ans et j'éduque 3 super enfants qui sont tous âgés entre sept et 15 ans (1 est adopté). J'aime beaucoup les animaux et j'essaie de leur offrir les items qui leur rendent l'existance plus à l'aise .

Je vous remercie à l'avance pour toutes les super délibérations à venir et je vous remercie surtout de votre compassion pour mon français moins qu'idéal : ma langue de naissance est le portuguais et je fais de mon mieux de m'enseigner mais c'est très compliqué !

A bientôt

Arthru