Saturday, November 25, 2006

Coup de projecteur

  • L'Intouchable de Benoît Jacquot avec Isild Le Besco

Jeanne (Isild Le Besco), une actrice, apprend par sa mère (Bérangère Bonvoisin) que son père est un hindouiste, appartenant à la caste des Intouchables, qu'elle a connu lors d'un voyage en Inde. Jeanne abandonne les répétitions de la pièce
Sainte Jeanne des Abattoirs et part pour Delhi puis Bénarès, la ville sainte, à la recherche de ses origines.

Sources : Le Figaro

Bande-annonce :
http://cinema.tf1.fr/cinema/bandesannonces/0,,3364838,00-intou
chable-realise-par-benoit-jacquot-isild-besco-marc-barbe-.html


Salle de cinéma : UGC Cité Ciné Les Halles
(Paris 1er) -MK2 Hautefeuille
(Paris 6ème)
- Publicis Cinéma
(Paris 8ème) - MK2 Quai
de Seine
(Paris 19ème)

  • Le Regard de Sepideh Farsi avec Hamid-Raza Danechvar, Fariba Kossari, Behnaz Jafari, Mohamad Hatami
En apprenant qu’il est sur le point de perdre la vue, Esfandyar, un expatrié iranien vivant à Paris, décide de rentrer chez lui après vingt ans d’absence. Confronté à son passé, il est forcé de vivre des retrouvailles lourdes de sens. Avec son père mourant, mais aussi avec son ancien amour, Forough, ayant depuis épousé le père d’Esfandyar. Entre les intrigues liées à son passé politique et ses conflits amoureux, Esfandyar a beaucoup de comptes à régler avant de sombrer dans le noir.

Sources : fravahr.org

http://www.fravahr.org/spip.php?breve57

Bande-annonce :

http://www.solaris-distribution.com/LE_REGARD/leregardFAcenter.htm#

  • Café Transit de Kambozia Partovi avec Fereshteh Sadr Orfani, Parviz Parastui, Nikolas Papadopoulos
Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=110546.html

[See below a review in English]

Salle de cinéma : Espace Saint-Michel (Paris 5ème)

S'affranchir du joug masculin... et se lancer dans la restauration pour prendre son indépendance. Tout un programme, déjà exploité par le cinéma contemporain : on pense à 'Bagdad Café', ou au plus récent 'Volver'. Dans chacun de ces films, une femme doit se prendre en charge après la disparition de son homme, aidé en cela par sa progéniture ou par d'autres femmes. Dans 'Café Transit', cette prise en charge a des allures de parcours du combattant : évidemment, le cadre de l'Iran rural rend ce combat plus que difficile. Reyhan, constamment harcelée par son beau-frère n'a de cesse de faire front face à l'intolérance et aux coutumes de son pays. Le film dresse son très beau portrait. Portrait d'une femme déterminée, qui défend avec âpreté les valeurs qui lui semblent justes. Portrait aussi d'une veuve éplorée, qui se prend à se laisser séduire mais qui ne perd jamais de vue son objectif. Jamais poseur, le film ne cède pas à la facilité d'un dénouement trop heureux ou d'une histoire d'amour trop attendue. Il se concentre justement sur ses personnages ainsi que sur la description d'une culture souvent enferrée dans ses clichés. L'art culinaire iranien, que manie l'héroïne avec dextérité sert de liant à tous les protagonistes, qui se retrouvent, malgré les barrières de langue, dans ce café. Tout le film est construit autour de Reyhan : chacun des personnages nous fait partager ses impressions, son témoignage par rapport à l'expérience qu'ils ont pu partager avec elle. Ce traitement lui confère une aura mythique. Tels ces compagnons de route, nous nous retrouvons comme abandonnés par cette femme exceptionnelle lorsque le film s'achève.

Marylène Khouri

(source :
http://www.evene.fr/culture/agenda/cafe-transit-12605.php)

Café Transit / Ghaveh Kaneh (Iran-France)

By Robert Koehler


A widow's efforts to run a truck-stop diner near the Iran-Turkey border becomes a lesson in stifling patriarchy in Kambozia Partovi's elegant "Cafe Transit." Since he last directed in 1997 with "Naneh Lala," Partovi has become perhaps Iran's most impressive screenwriting voice, first and foremost on "The Circle," as well as with beautifully spare scripts for "Earth and Ashes" and "The Deserted Station." "Transit's" feminist polemics are in line with his work on "I Am Taraneh, Fifteen Years Old," but "Transit" is more successful dramatizing a woman's dilemmas. Pic should find a host of international buyers for specialty customers, abetted by strong fest play.

Prizes at this year's Fajr fest for Partovi's script and Fereshteh Sadre Orafaei ("The Circle," "The White Balloon") as widow Reyhan prove worthy, as each plays a crucial role in the film's emotional and sociopolitical dimensions.

With the death of husband Ismael, who owned and operated a successful roadside diner known in Farsi as a "ghaveh kaneh" (the pic's Farsi title), Reyhan feels the need to keep the family business going. In many Islamic countries, her wishes would be respected; contempo Iran, with its often extreme laws and traditions favoring men, once again provides grist for Partovi.

Bossy, conservative brother Nasser (Parviz Parastoei, in a darker mode than his witty con man in "The Lizard") won't hear of Reyhan's dreams, and demands she and her two daughters move into his compound, where he quickly builds rooms for them. Nasser is no beast; he's simply following tradition, which calls for the surviving brother to take responsibility for his brother's family.

Quietly but firmly, Reyhan refuses Nasser's offer to open a tiny operation adjoining his own restaurant, and after her eldest daughter is yanked by Nasser out of a rug-making operation, Reyhan takes the bull by the horns. She cleans up the cafe, asks Ojan (Esmaiel Soltanian) to return to his old job as waiter, opens the doors and finds herself flooded with hungry, thirsty and grateful long-haul truckers.

A few flash-forwards and flashbacks show off the stylish presence of editor Jafar Panahi, director of "The Circle" and "Crimson Gold" and a frequent Partovi collaborator. The pacing is masterful in the pic's pressure-cooker atmosphere as Reyhan hides in the kitchen from Nasser and local authorities. The friendly presence of Greek trucker Zacharia (Nikolas Padapopoulos) hints at a possible but futile romantic entanglement for Reyhan.

Orafaei's approach to her character isn't as a doomed woman, but as a survivor. It's a performance that burns steadily and quietly, with few explosions, and helps steer the film away from emotional excess. Support from an international cast is assured.

Partovi remains a more gifted writer than director, but he's backed by an aces crew led by up-and-coming lenser Mohammad Reza Sokout.

(source : www.variety.com (12 October 2005) http://www.variety.com/review/VE1117928530.html?categoryid=31&cs=1)


AUTRES FILMS FILMS INDIENS A PARIS :

http://myindias.blogspot.com/2006/11/films-indiens-dans-les-salles-paris-du.html

Sunday, November 19, 2006

Exposition : Afghanistan, les trésors retrouvés

Le musée des Arts asiatiques présente un trésor afghan : 220 pièces qui sortent pour la première fois du pays, dont ils racontent l'histoire mouvementée.

Des statues et reliefs des débuts de notre ère, des figures grecques et animaux chimériques, les ivoires indiens les plus anciens connus, un mobile romain, seul exemple de bronze antique peint. De l'or, tant d'or... L'exposition du musée Guimet se balade de trésors en trésors, sortis pour la première fois d'Afghanistan. Ils racontent un pan ancien de l'histoire du pays. Dans le sillage des conquêtes d'Alexandre le Grand, vers 330 av J-C, la région de Bactriane devint le lieu de rencontres des mondes grec et indien, jusqu'à l'arrivée des tribus nomades venues du nord et de l'est qui fondèrent leurs propres empires. Un des trésors, retrouvé à Tillia Tepe, au nord de l'Afghanistan, n'a jamais été montré au public. Et pour cause : il a surgi en plein bouleversement, échappant par miracle au chaos.

Squelette féminin. En 1978, un an avant que les Soviétiques n'envahissent l'Afghanistan, Viktor Sarianidi, archéologue soviétique né en Ouzbékistan, découvre par hasard un squelette féminin couvert d'objets en or. Il creuse encore et trouve cinq autres tombes, des princes et des princesses nomades, un homme et cinq femmes ayant vécu au Ier siècle de notre ère. Colliers de grenats du Radjastan, turquoises d'Iran, médaillon à l'effigie de la déesse Athéna : leurs parures reflètent les influences grecques, indiennes et kouchanes. «En fait, on ne sait pas grand-chose de ces princes, reconnaît Jean-François Jarrige, directeur du musée et commissaire de l'exposition. Les Grecs ont été peu à peu chassés ou englobés dans l'empire kouchan.» Les Kouchans, tribus venues du nord de la Chine, régnèrent du Ier au IIIe siècle sur le nord de l'Inde, le Pakistan et l'Afghanistan.
Chaque objet est inventorié et placé dans des caisses. Au total, le site de Tillia Tepe livre 21 618 pièces, dont 20 478 en or. Le trésor est conduit dans les caves du musée de Kaboul. Pendant dix ans, les Soviétiques occupent le pays. A leur départ, la guerre civile s'installe.
Lorsque les moudjahidin entrent dans Kaboul en 1992, le musée est victime des bombardements, puis pillé et dévasté. Mais l'essentiel des collections, dont ce trésor, avait été transféré, sans doute sur décision du président Najibullah, dans les caves de l'ancien palais royal de l'Arg, aujourd'hui occupé par la banque centrale. L'endroit est fermé par sept clés, détenues par sept personnes différentes, selon la tradition afghane. De 1989 à 2003, on ne voit plus le trésor, sur lequel circulent les rumeurs les plus folles. On le croit volé lui aussi, emporté en (ex-)Union soviétique, peut-être disparu à jamais. Les talibans, qui démolissent au musée des statues qui n'avaient pu être mises à l'abri, ne le découvriront pas. Ce n'est qu'en 2003 que le président Karzaï annonce qu'il est en sécurité.

Coffres. En juin 2004, a lieu une ouverture solennelle des coffres. Moyennant quelques financements, la National Geographic Society a obtenu l'exclusivité des droits. C'est donc un archéologue américain qui est chargé de l'inventaire. La France n'est pas associée à l'événement ; pourtant, elle est le seul pays à disposer d'une antenne archéologique permanente dans le pays, la Délégation archéologique française en Afghanistan (Dafa).
La Dafa avait été créée en 1922. Le roi, qui se méfiait des Anglais, ayant fait appel aux archéologues français pour mettre en valeur le patrimoine afghan. Le traité décide que les découvertes réalisées par les missions de fouilles françaises seront partagées entre le musée de Kaboul, qui verra le jour quelques années plus tard, et Paris, où elles forment aujourd'hui le fonds afghan de Guimet, une collection unique au monde. Avec cette exposition, c'est la première fois que ces découvertes sont réunies depuis leur exhumation.

Partage. Sur fond de concurrence entre Britanniques, Allemands et Français, les archéologues sont alors à la recherche de ce fabuleux royaume grec en Asie centrale, dont les traces ont été gagnées par les sables, survivant au pillage et aux destructions des conquérants musulmanes. Les fouilles commencent dans le nord, à Bactres, capitale du royaume de Bactriane. Mais les grandes découvertes se font à Begram. Pendant trente ans, les Français ont l'exclusivité des fouilles et l'accord de partage se maintient jusqu'en 1965.
La Dafa poursuit son travail jusqu'en 1982, quand le gouvernement prosoviétique en ordonne la fermeture. Aussitôt, elle met en oeuvre le sauvetage de son exceptionnelle bibliothèque. Ses responsables, avec un diplomate français et un chauffeur, déménagent en camion les 15 000 volumes à l'ambassade. Une tentative de sortie vers l'Inde échoue : la collection est saisie à l'aéroport, où elle restera en caisse, l'hiver sous la neige, jusqu'en 1991, où elle sera restituée indemne à la France.

Revanche. Depuis 2002, la Dafa a repris ses fouilles et entrepris la restauration des oeuvres du musée. Aujourd'hui, la France prend en quelque sorte sa revanche sur les Américains. Cela n'a pas été sans mal : le 16 mai dernier, le parlement afghan se prononçait contre le transfert des trésors, pour des questions d'assurance et par crainte que des objets ne soient copiés. Mais il changeait d'avis le 9 août : les années de coopération et les travaux de restauration des oeuvres, effectués par les Français, ont payé...
Les dernières caisses en provenance de Kaboul ne sont arrivées à Paris que le 16 octobre. Il en coûte plus d'un million d'euros au musée Guimet. Une partie du prix du billet d'entrée va au musée de Kaboul, en cours de reconstruction. Le trésor doit ensuite prendre la route d'autres capitales européennes. Le pouvoir afghan n'est pas forcément pressé de le récupérer. A Kaboul, l'or est condamné aux coffres forts, ne pouvant être exposé pour des raisons de sécurité.

Par Sylvie BRIET, Vincent NOCE
mercredi 6 décembre 2006

Sources : Libération

http://www.liberation.fr/culture/221413.FR.php

Quelques pièces importantes en diaporama :

http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-3246,31-842392@51-842680,0.html

Friday, November 17, 2006

Take me home

Artist : Attanur Dogan

Give me death ! I pray every day
Leave me not, to sigh, in every way
Seen I have, those beautiful days
Those little red flowers in an awesome place.

Why these windows, in front of me ?
And all the beauty outside, and free
Ran, I have upon the soft wet ground
I walk far no more, just safe and sound

My beloved ones, have all gone away
Laughter, I yearn to hear, to be merry and gay
Tears, I have in my heart and dreams too
Like my youth, won`t the pills vanish too ?

Years and years, have I spent in glee ?
To sit here and look at the old worn tree
Searched I have, for a leaf of hope,
A lover from the skies, with whom to elope

At every sunset, I cry and plead
Slow and just living, and yet I bleed
With angst, do I cry, take me home.
Please take me away from this old age home.

poem by Srijit Unni from Chennai (Madras) in India (http://srijithunni.blogspot.com/2006/10/take-me-home.html)

Sunday, November 12, 2006

Muammad Yunus : Prix Nobel de la Paix 2006

  • CNN Interview - Talk Asia program with Anjali Rao (November 07, 2007)
http://edition.cnn.com/2007/WORLD/asiapcf/11/05/talkasia.yunus/
  • The Interview - BBC World Service (April 14, 2007)
http://www.bbc.co.uk/worldservice/programmes/the_interview.shtml

  • September 2005 : an exceptionnal video-conference by Professor Muhammad Yunus at MIT (Massachusetts Institue of Technology)

http://mitworld.mit.edu/video/289/

  • May 2004 : another exeptionnal online video-conference by Professor Muhammad Yunus at Stanford University.

http://www.gsb.stanford.edu/multimedia/events/globalbusiness/yunus.ram

http://www.gsb.stanford.edu/news/headlines/2004globalconf_yunus.shtml

  • Video documentaries with interviews of Muhammad Yunus :

http://ethikana.com/video/yunus.htm

  • An online video by Grameen Foundation USA

Coup de coeur : Water de Deepa Mehta

Avec Lisa Ray, Seema Biswas, John Abraham, Sarala

Sur l'histoire et les difficultés de tournage de ce film:

The politics of Deepa Mehta's 'Water'

http://www.brightlightsfilm.com/28/water.html

http://www.wsws.org/articles/2000/feb2000/film-f12.shtml

Entretiens avec Deepa Mehta :

http://www.wsws.org/articles/2000/feb2000/meht-f15.shtml

http://www.wsws.org/articles/1999/aug1999/meh-a06.shtml


Sur les veuves en Inde aujourd'hui :

http://www.hinduonnet.com/thehindu/thscrip/print.pl?file=20060825001305100.htm&date=fl2316/&prd=fline&

Wednesday, November 01, 2006

Le lutteur affabulateur

[Ce texte a été écrit et adapté à partir d'un conte indien de langue Hindi/Urdu.]

Une maxime sur les affabulateurs

Voci une maxime indienne concernant les gens prétentieux, les affabulateurs qui peuvent vous raconter de fausses histoires à leur sujet.

En Hindi/Urdu cela se dit ainsi : « jhuṭhē vādon par vishvās karnā bēkār hai » ce que l'on peut traduire en français de la manière suivante : « il est inutile de croire aux fausses promesses que l'on peut vous faire » ou bien « il est inutile de croire les gens prétentieux et les affabulateurs, notamment lorsqu'il vous font étalage de leurs mérites et de leurs capacités démesurés ».

Je voudrais illustrer cette maxime par un petit conte : un jour, un lutteur se présente à la cour d'un maharajah en faisant état de sa force incroyable, de ses nombreux exploits et de ses immenses capacités physiques. On le mène auprès du maharajah pour le lui présenter. Aussitôt présenté au maharajah, il lui raconte comment il avait pu vaincre dix lutteurs dans un combat unique, comment il avait réussi à faire face à des animaux féroces de la jungle et comment un jour il avait réussi à soulever une montagne et la poser sur sa tête. Il lui raconte également qu'il peut boire jusqu'à cent litres de lait par jour et des choses incroyables de ce genre.

Le maharajah, bien trop naïf, est très impressionné par tous ces récits extraordinaires. Il se dit que ce serait bien d'avoir un tel homme à portée de la main auprès de lui et qu'un jour ou l'autre il lui serait bien utile. Aussi, il le fait installer à la cour en lui mettant à sa disposition tous les avantages matériels de son palais : le lutteur n'attendait que cela; ainsi, aussitôt installé dans ce palais magnifique et somptueux du maharajah, il passe ses journées à manger, à boire, à dormir autant que possible et, bien sûr, à raconter et à vanter tous ses mérites et ses exploits démesurés.

Un jour, des villageois viennent se plaindre auprès du maharajah et demandent qu'on leur viennent en aide. En effet, des animaux sauvages venant de la colline voisine viennent régulièrement causer des ravages à leurs récoltes et à leurs troupeaux de bétail et d'animaux domestiques. Entendant toutes ces plaintes, le maharajah, qui était un homme très compatissant, se rappelle aussitôt les exploits de ce lutteur qu'il avait engagé et installé dans son palais. Il va le voir, lui explique la situation de ces pauvres villageois et lui demande d'aller déplacer cette colline pour ainsi se débarrasser de ces animaux féroces qui s'y cachent.

Le lutteur lui répond : « Mais, sans problèmes, maharajah, je vais y aller de ce pas. Mais, avant, il faut que je me nourrisse ! » Aussitôt, il se met à table et se met à manger toutes les bonnes choses qui existent au palais du maharajah. Puis, accompagné du maharajah et de sa cour, il arrive jusqu'au pied de la colline en question, se met à faire quelques exercices physiques pour s'échauffer puis il déclare : « ô Maharajah, je suis prêt à déplacer cette colline, mais dites-moi où je dois la jeter : du côté du royaume de votre rival ou de l'autre côté du fleuve ? Je ferai exactement ce que vous me direz ! Mais avant, dites à vos hommes de creuser cette colline pour que je puisse la soulever et la jeter là où il le faut. »

Stupéfait, le maharajah lui répond : « Mais, tu nous avais dit que tu pouvais soulever une montagne et la poser sur ta tête ! » Le lutteur lui répond aussitôt : « Mais certainement, maharajah ! Cela est tout à fait juste, je peux la porter sur ma tête mais il faut d'abord la déterrer et cela, je ne sais pas le faire ! » Le maharajah, bien naïf jusque-là, finit par comprendre la ruse et les mensonges du lutteur.

Après s'être reproché d'avoir été ainsi dupé par un tel personnage qui n'avait cessé de lui raconter des histoires et qui ne cessait de vanter ses capacités toutes aussi fausses les unes que les autres, aussitôt après et sans plus attendre, il le fait chasser de sa cour.

Ainsi, ce petit conte illustre bien cette maxime qui dit qu'il ne faut pas croire tout ce que l'on vous raconte et surtout qu'il faut se méfier des gens prétentieux et des affabulateurs.

Je rappelle cette maxime en Hindi : « jhuṭhē vādon par vishvās karnā bēkār hai » ce que l'on peut traduire en français par : « il est inutile de croire aux fausses promesses que l'on peut vous faire » ou bien « il est inutile de croire les gens prétentieux et les affabulateurs, notamment lorsqu'il qui vous font étalage de leurs mérites et de leurs capacités démesurés » car, comme ce maharajah, cela peut vous coûter très cher.

Mounir Nassor
( mounirnassor@yahoo.co.in / www.myindias.blogspot.com )

La force des études / le verger des urticaires

[Ce texte a été écrit à partir d' un poème attribué à Gandhi que vous retrouverez ci-dessous. - Mounir]

La force des études

Je suis peut-être un homme de lettres ou de sciences, mais je prétends humblement et en premier lieu être un étudiant, quelqu'un qui cherche, le plus souvent en vain et quelques rares fois avec succès....

Ce sont les études qui ont sauvé ma vie, sans les études, il y a longtemps que j'aurais perdu la raison...et la joie de vivre...

Il m'arrive souvent de perdre la paix de l'âme, mais, malgré toutes les épreuves, de temps à autre, je retrouve une certaine paix à travers les études...

Certains peuvent vivre sans manger pendant plusieurs jours, moi, je ne peux guère vivre ni même survivre sans avoir cherché et étudié...

Les études m'accompagnent dès le lever du soleil et c'est en leur sein que je retrouve le sommeil : s'agit-il de clés ou de verrous ?... je l'ignore...

Je ne sais pas si Dieu m'accompagne dans cette quête mais je sens régulièrement une présence étrange au milieu de ces longs moments passées à étudier....

Les études m'ont certainement permis de sortir des ténèbres les plus profonds. J'ignore si cela est bien, mais je sais qu'étudier, c'est ne faire aucun mal. Les études permettent très souvent de faire resurgir la vérité, Gandhi disait sans doute avec justesse que connaître la vérité, c'est connaître Dieu...

Voilà mon témoignage personnel : que chacun tente d'étudier, quel que soit son âge, sa condition physique et ses possibilités matérielles. Et il se rendra vite compte que les études apportent quelque chose de neuf à chacun de ses mornes jours et qu'une telle brise si pleine de fraîcheur n'a d'équivalent nulle part ailleurs.

Prier c'est étudier, aurait dit Gandhi, moi je le dit un peu autrement : pour moi, étudier, c'est prier.

Mounir Nassor
( mounirnassor@yahoo.co.in / www.myindias.blogspot.com )

Ce texte a été inspiré de "La force de la prière" (attribué à Gandhi)

La force de la prière

Je ne suis pas un homme de lettres ou de sciences, mais je prétends humblement être un homme de prière.

C'est la prière qui a sauvé ma vie ; sans la prière j'aurais depuis longtemps perdu la raison.

Si je n'ai pas perdu la paix de l'âme, malgré toutes les épreuves, c'est que cette paix vient de la prière.

On peut vivre quelques jours sans manger, mais non sans prier.

La prière est la clé du matin et le verrou du soir.

La prière, c'est cette alliance sacrée entre Dieu et l'homme pour obtenir d'être délivré des griffes du prince des ténèbres.

Nous devons choisir : nous allier aux forces du mal ou, au contraire, aux forces du bien.

Voilà mon témoignage personnel : que chacun tente l'expérience et il trouvera que la prière quotidienne ajoute quelque chose de neuf à sa vie, quelque chose qui n'a d'équivalent nulle part ailleurs.

Mahatma Gandhi
(transmis par Zoher Tahora - Madagascar)

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le verger des urticaires

je croyais qu'il me restait encore
quelques gens aimables autour de moi
et avais-je encore des parents...?
j'avais beau chercher, ils n'étaient plus là
ils s'étaient éloignés
...ou était-ce moi qui m'étais éloigné d'eux ?

faux-mensonge à demi vrai
telle une plante dispersée et égarée
je suis là
en train de creuser
je cherche mes racines
je lève les bras au ciel
je fustige son occupant
je crie à la folie
et cherche dans la démence
ce refuge si facile et confortable
je ne trouve pas mes mots
je ne me fais pas comprendre
car j'ai cru qu'un jour
...on me trouverait

je reste là un peu hébété et ahuri
et affolé par tant d'indifférence
de mépris et de haine aussi
sans trop comprendre au milieu
...de ce verger imaginaire
...si plein d'urticaires

et quand j'approche
je crois reculer en avançant
je crois avoir tout perdu
et maintenant je crois que j'ai tout gagné
car je crois qu'on ne perd rien
quand on a jamais rien possédé
et qu'on ne perd que ce qu'on avait
cru un jour avoir possédé en vain
car en vrai, rien n'est à rien
...pas même l'amour, pas même l'amitié

au loin les mots tendres, bienveillants
au loin les sourires et les clignements des yeux
fausses rumeurs et mauvaises plaisanteries
reculez vous autres
tout est fini
il n'y a plus que le ciel
...la terre et le temps maintenant

au ciel je regarde et espère
au lointain j'imagine et espère
mais je n'oublie pas qu'à la terre
...est mon destin austère

naïf pousse que je suis
de ce verger millénaire
soigneusement sanguinaire
rempli de tant d'urticaires
intemporels et impersonnels
assommants de silence et d'arrogance
affligeants de violence et d'impudence
j'ai tout perdu pour avoir cherché
un jour à posséder un peu
...le souffle du vrai

et de presque rien
je suis devenu encore moins
feuille volante, insignifiante, virevoltante
si fragile jouet du vent capricieux
que personne n'attend
que personne n'entend
que personne n'appelle
que personne ne cherche et
ne trouve encore moins
je m'éteindrai tellement heureux ce jour
quand j'aurai tout oublié
que tout ça
pour ça
c'était
...pour rien

(Mounir)
( mounirnassor@yahoo.co.in / www.myindias.blogspot.com )