Friday, October 27, 2006

"Bapuji" par Azad Monany et quelques conversations

[Voici quelques conversations à distance avec Azad Monany à propos de mon texte "A quoi ça sert...de célebrer Eid ?" que je voudrais partager avec mes lecteurs/lectrices. Je vous laisse découvrir également son texte intitulé "Bapuji" qui est tout simplement magnifique ! - Mounir]

Bonjour Azad,

Merci beaucoup pour vos compliments qui me sont allés droit au coeur !

Vous avez tout à fait raison de souligner que cela est valable dans toutes les communautés.

En, écrivant et en ré-écrivant ce texte, je n'ai pas voulu me lancer dans des considérations générales ou universelles. Je pense qu'il faut d'abord balayer devant sa porte avant d'aller critiquer ou faire des remarques sur ce qui se passe chez les autres même s'il se passe souvent ou presque la même chose ailleurs...

C'était aussi un des principaux messages de Gandhi, notamment lorsqu'il s'insurgeait contre l'intouchabilité en Inde. En effet, les Indiens "bien comme il faut" s'époumonaient à crier et à réclamer à hue et à dia la liberté et l'indépendance auprès des Anglais alors que près d'un cinquième des Indiens vivaient (et vivent toujours de nos jours) sous une forme ou une autre d'ostracisme économique, social, culturel, spirituel et sous des formes diverses d'esclavage ou de semi-esclavage et tout cela par le seul fait d'autres Indiens !

Etrange paradoxe, n'est-ce pas ? Gandhi avait fini par le remarquer et c'est pourquoi il a consacré une très grande partie de son temps partir des années 1930 à oeuvrer pour l'amélioration du sort des Intouchables. Il répétait souvent que l'on ne peut pas réclamer la liberté lorsque l'on maintient soi-même des dizaines de millions de gens en esclavage ou en semi-esclavage ! Malheureusement, sur ce point, l'Inde d'aujourd'hui n'a guère changé malgré quelques toutes petites avancées.

On pourrait dire et faire presque les mêmes remarques sur le statut des femmes indiennes aujourd'hui, que ce soit en Inde même ou dans la diaspora à l'étranger. Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe chez nous en France, à Madagascar, à Londres, à Toronto, à New York etc., pour constater que le sort des filles et des femmes est très loin d'être flatteur ni réjouissant, et pourtant nous vivons très loin du monde indien et de certains ses archaïsmes les plus brutaux. C'est ce que j'ai voulu en partie évoquer dans mon texte "A quoi ça sert...de célebrer Eid ?"

Mille mercis encore et chapeau bas !

Bien à vous,

Mounir

(mounirnassor@yahoo.co.in /
www.myindias.blogspot.com)

Message d'Azad Monany (22 octobre 2006) :

Que répondre à tant de vérité? Rien... sinon un bravo qui vient du fond de mon coeur et une admiration pour l'esprit qui l'a conçu si clairement et qui l'exprime si nettemen!

Peut-être un jour pourras tu comprendre que c'est aussi valable pour Divali, Noël, Rosh Hassanna, Yom Kippour et autres toutes aussi diverses qu'il y a de religions dans ce monde?

En tous cas, ceci me fait penser à une image: 15 août 1947, l'Inde s'éveille, le Pakistan fait la fête, tout le monde danse dans les rues... tout le monde sauf un petit homme tous seul, dans son Ashram, qui pleure sur cet immense gâchis... La suite, la voici

BÂPUJI


Pour toi Tagore* a créé le nom le plus beau.

Par toi ton pays a retrouvé sa fierté.

Tu voulais qu’on ne vende plus la vérité.

Dans le cœur de l’Inde tu voulais ton flambeau...

Tu as donné ta vie et chacun de tes jours

À ton frère l’homme que tu as tant aimé.

Tu as rêvé un monde sans peur, sans armées,

Où la haine aurait pour seul remède l’amour.

Mais qu’ont-ils fait de ta sagesse, de ton nom ?

Sang, feu, fer et bombes sont leurs titres de gloire.

Ils ne veulent plus entendre, ni même voir

Que ton âme souffre de leur vil abandon.

« Pardonne-leur, ils ne savent pas ! », avait dit

Avant toi cet autre qui a donné sa vie...

Si au moins leur haine s’en était assouvie !

Mais, hélas ! notre monde est la proie des bandits.

Ils envoient des enfants au paradis d’Allah

Pour la soi-disant plus grande gloire de Dieu,

De Dieu le Tout-Puissant, le Miséricordieux !

Hitler se sentirait bien sous leur djellabah !

Toi, fou de Dieu aimant toute l’Humanité,

Tu rêvais qu’Ahimsâ* serait enfin la voie,

Mais ils t’ont éteint, ne supportant pas ta voix,

Et sur tes cendres ils ont souillé la vérité.

Tu disais qu’il n’y a pas de voie vers la paix,

Mais que la paix est la seule, l’unique voie...

Mais ils sont trop intelligents pour que ta loi

Effleure leur esprit et brise leur épée.

Et pourtant tu aimerais encor ta patrie,

Même si elle oublie cette Satyâgraha,

Qui est le droit chemin que suivirent tes pas,

Et ce que te doit l’Humanité, ta fratrie.

Le plus humble parmi les plus déshérités,

Tu avais cependant une telle lumière

Que de Bhârat* son Mahâtmâ* devint le père

Et que le ciel même t’envie ta pureté...

Azad Monany 30 mars 1983
azadmonany@hotmail.com

*Tagore : un des plus importants poètes indiens de langue bengali, il a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1913.
*Ahimsâ : peut se définir comme étant la non-violence
*Bhârat : autre nom de l'Inde
*Mahâtmâ : surnom de Gandhi, veut dire "la grande âme"
[notes ajoutées par Mounir Nassor]

Friday, October 20, 2006

A quoi ça sert...de célébrer Eid ?

A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand tout autour n’est que ruine
…désolation et tristesse

A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand, dans mon pays
En Inde, au Pakistan, au Bangladesh
Des gens sans scrupules ni humanité
Font exploser des bombes
Sèment l’horreur et font pleuvoir des larmes
Et disent tout haut qu’ils le font
…au nom d’Allah

A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand, dans mon pays
Au Pakistan, en Inde, au Bangladesh
Des hommes, des femmes, des enfants
Des personnes âgées
Des personnes handicapées
Continuent de chercher et de pleurer
Inlassablement
Ceux des leurs
Qui ont disparu
…dans les tremblements de terre
…dans les inondations
…ou sous les bombes

A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand des gens de mon pays
Au Bangladesh, au Pakistan, en Inde
Continuent de vivre
Dans le plus grand dénuement
Dans la plus grande solitude
Dans la plus grande
Et la plus atroce
…des indifférences

A quoi ça sert de porter
De beaux habits pour Eid
De mettre de belles chaussures
Et d’exquis parfums
Si l’on ne peut même pas
Fredonner quelques chansons
Ni jouer un peu de musique
Et encore moins
Faire quelques pas
…de dandias et de rasras
Que cela soit
Pour se donner un peu de bon temps
Et de joie de vivre
Ou pour oublier
Pour un temps seulement
…ce monde si plein de tristesse
…de désolation et de ruine

A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand certaines jeunes filles
De nos communautés gujarati et kucchi
Disent qu’elles ne veulent plus étudier
Ni apprendre aucun métier
Ni devenir plus libres et plus autonomes
Alors qu’elles ont tous les moyens de faire
De brillantes études
…et d’apprendre un métier bien utile
…pour elle, pour leur avenir
…et pour leur dignité surtout

Certaines d’entre elles,
Disent qu’elles veulent
Vite se trouver un mari
Qui s’occupera d’elles
Comme dans les contes de fées
Peu importe s’il subvient ou non
…à ses propres besoins aujourd’hui

Que deviendront-elles lorsque
Quelques mois, quelques années plus tard
La malchance viendra
S’arrêter sur leur chemin
E leur privera de leur mari
Et de leur gagne-pain avec ?
Elles, qui n’ont ni études
Ni métier véritable
Mais seulement des enfants en bas âge
Et plus personne
…pour être à leur côté

A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand certaines femmes
Continuent de garder, d’entretenir
Et de rester auprès de maris
Particulièrement odieux
Des alcooliques
Des joueurs d’argent invétérés
Des hommes volages
Des êtres sans morale aucune
Et des crapules notoires
Alors que certaines d’entre ces femmes
Ont la possibilité de les flanquer dehors
Avec un bon coup de pied dans le derrière
Et leur donner
…une leçon mémorable

Mais, aussi étrange que cela paraisse
Aussi incompréhensible que cela paraisse
Elles ne font rien
Et même s’acharnent à garder auprès d’elles
Ces êtres qui ont causé leur propre ruine
…ces êtres immondes, innommables

A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand dans nos maisons
Il y a des filles bien éduquées
Qui ne trouvent pas de maris
Alors qu’elles sont pleines de talent
Et toutes très belles
Alors que les garçons de la même maison
De la même famille
On les emmène se marier
…en Inde ou au Pakistan

A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand dans nos communautés gujarati et kucchi
Des femmes sont régulièrement humiliées,
Insultées, battues, maltraitées
Le plus souvent cloîtrées chez elles
Condamnées à ne faire que des enfants
Et être aux bons services d’un mari odieux
Quand ce n’est pas aux bons services
De toute la belle-famille
…tout aussi odieuse

Beaucoup sont privées de toute initiative
De toute autonomie
De toute liberté
Par des maris, des frères
Et des pères jaloux
De leur pouvoir hégémonique
Et de leur emprise sur ces êtres
Qu’ils savent fragiles et vulnérables
Ces femmes ainsi opprimées
Sont aussi et surtout
Nos mères, nos sœurs, nos tantes
Nos grands-mères aussi
…et, nous, lâches parmi les lâches
…nous ne faisons rien pour elles

Régulièrement, aujourd’hui encore
Dans nos communautés gujarati et kucchi
On marie sans aucuns scrupules
A des garçons totalement immatures
Ou à de vieux croûtons bien pervers
(Mais aux poches bien pleines)
Des jeunes filles
…de 16, 15 et 14 ans

Qu’adviendra-t-il d’elle
Lorsque son mari la délaissera
Après qu’elle a eu deux ou quatre enfants
Et n’aura pas même pas atteint 20 ans ?
…où ira-t-elle ?
…qui les regardera, elle et ses enfants ?

Petite déjà, on l’avait empêchée
De poursuivre ses études
Malgré les bonnes notes qu’elle ramenait
Mais, ses frères, ses cousins
Eux, ils sont allés
Jusqu’au Japon ou aux Etats-Unis
…pour finir les leurs

Elle, on l’a gardé à la maison
On lui a bien appris les tâches domestiques
Et surtout, à faire de magnifiques jalebis et samosas
Maintenant
Elle sait les faire les yeux fermés
…mais à quoi bon tout cela ?
…pour qui sont ces mets au goût si amers ?

En lui trouvant un mari qui grandisse
Le prestige et le pouvoir de son père
Et peut-être aussi de son grand-père
On l’a gardé à la maison
On l’a bichonnée comme
Un meuble bien précieux
Une plante rare
…si pleine de promesses
…pour ces patriarches bien intéressés

On a fait en sorte
Qu’elle soit
Ni trop cultivée
Ni trop analphabète
Le juste milieu, comme ils disent
Pour l’exploiter à volonté
Et faire en sorte
…qu’elle ne se révolte jamais

En somme
C’est juste pour servir d’appât
A ces desseins peu flatteurs
Si vils et si mesquins
De ces odieux et criminels parents
Qu’elle a été élevée
Et nourrie à la maison
Jusqu’au jour où
On s’est débarrassé d’elle
Comme d’un objet
Devenu encombrant
Et embarrassant
Avec quelques vêtements
Un peu scintillants
Et quelques colliers de pacotille
Alors que les garçons, eux
Ont hérité
De la plus grosse
Ou de la totalité
…de l’héritage familial

Tout cela, pour préserver l’honneur
Le prestige et la gloire
De ces mâles cupides de la maison
Sous le couvert de faux principes religieux
Et la complicité odieuse
…de quelques moullahs et de quelques moullianis
…et de quelques dirigeant(e)s de nos communautés

Dès le plus jeune âge
On lui a appris à s’effacer
Dès qu’elle a su marcher
On lui a apprit à porter le voile
On lui a apprit tout le reste aussi
Dès sa tendre enfance
Elle sait
Nettoyer la maison
Eplucher les légumes
Mettre le couvert
Débarrasser la table
Et manger en dernier
Lorsque les hommes, eux
…ont fini leur assiette
…et lâché un bruyant rot barbare

Sa vie
Elle l’a passée
A servir, servir, servir
Encore, encore et encore
…éternellement, inlassablement
…docilement, silencieusement
... ….

A quoi ça sert, dans ces conditions
De célébrer Eid ?
Quand tout autour n’est que ruine
…désolation et tristesse

Car Eid ne dure qu’un jour
C’est aussi le jour de grand pardon
Des bonnes résolutions
…des prières à Dieu
…mais quelles prières peut-on faire ce jour-là ?

Car, le lendemain
Tout devient pareil
Et ressemble plus que jamais
…à la veille

Aussi
A quoi ça sert…de célébrer Eid ?
Quand tout n’est qu’hypocrisies
Mensonges et oppressions
Avant comme après
…Eid

Mounir Nassor
(mounirnassor@yahoo.co.in / www.myindias.blogspot.com)

Conférences Club Gujarat

"Les Daudi Bohra au Gujarat, historicité des pratiques cultuelles et économiques"

par Mlle Christelle BRUN, doctorante au Centre d’Anthropologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) de Toulouse.

Date :
Mercredi 6 décembre 2006, de 18 à 20h

Lieu :
Grand Salon (1er étage)
L’École Française d’Extrême-Orient
22, avenue du Président Wilson
75016 Paris
Métro : Trocadéro ou Iéna

Depuis la fin du XIXe siècle, les daudi bohra ont connu de notables changements, tant géographiques (dispersion et installation en-dehors du Gujarat), que sociaux (enrichissement) et religieux (mouvement de réforme et contestation de l’autorité suprême). Les chefs religieux, les D'aîs, ont répondu à ces mutations en redéfinissant leurs pouvoirs traditionnels et en recomposant les pratiques rituelles d’un groupe communautaire devenu plus conscient de son identité. Tandis que cette recomposition identitaire résulte de la confrontation avec des transformations économiques et politiques de la région, le succès de ces néo-réformes pourrait reposer sur l’adaptation de valeurs religieuses et sociales au milieu local.

Pierre LACHAIER, responsable du groupe de travail : Etudes gujarati : société, langue et culture, "Club-Gujarat" (tél : 01 46 83 95 73)
http://www.efeo.fr/recherche/gujarati.shtml

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"La place des Indiens immigrés à Mascat et en Oman"


par Mme Maï Le Garrec, enseignante d'histoire-géographie.


le 08 novembre à 18h

Lieu :


Grand Salon (1er étage)

L’École Française d’Extrême-Orient,

22, avenue du Président Wilson

75016 Paris

Métro :
Trocadéro ou Iéna


L’histoire, la situation géographique de l’Oman, les politiques des sultans expliquent le poids important des communautés indiennes dans la société omanaise. L’Oman a ainsi connu plusieurs vagues de migrants indiens : la première au XVIIIème et au XIXème siècle avec l’implantation sur la côte est du sultanat de communautés marchandes (Lawatiya ou Khoja et Banians) qui ont profité des réseaux commerciaux de l’empire omanais ; la seconde depuis les années 1970, autrement dit, depuis le développement économique du pays fondé sur la rente pétrolière. Toutefois le profil socio-économique de ces nouveaux migrants, majoritairement originaires du Kerala, contraste fortement avec celui de la première vague.


Cette conférence est organisée par Pierre Lachaier :

Etudes gujarati: société, langue et culture.
"Club-Gujarat"
www.efeo.fr/recherche/equipes.shtml

Café Transit, film iranien de Kambuzia Partovi (2005)


[See below a review in English]


Avec Fereshteh Sadr Orfani, Parviz Parastui, Nikolas Papadopoulos

Salles de cinéma : MK2 Beaubourg (Paris 3ème), Espace Saint-Michel (Paris 5ème), Le Studio des Ursulines (Paris 5ème)

S'affranchir du joug masculin... et se lancer dans la restauration pour prendre son indépendance. Tout un programme, déjà exploité par le cinéma contemporain : on pense à 'Bagdad Café', ou au plus récent 'Volver'. Dans chacun de ces films, une femme doit se prendre en charge après la disparition de son homme, aidé en cela par sa progéniture ou par d'autres femmes. Dans 'Café Transit', cette prise en charge a des allures de parcours du combattant : évidemment, le cadre de l'Iran rural rend ce combat plus que difficile. Reyhan, constamment harcelée par son beau-frère n'a de cesse de faire front face à l'intolérance et aux coutumes de son pays. Le film dresse son très beau portrait. Portrait d'une femme déterminée, qui défend avec âpreté les valeurs qui lui semblent justes. Portrait aussi d'une veuve éplorée, qui se prend à se laisser séduire mais qui ne perd jamais de vue son objectif. Jamais poseur, le film ne cède pas à la facilité d'un dénouement trop heureux ou d'une histoire d'amour trop attendue. Il se concentre justement sur ses personnages ainsi que sur la description d'une culture souvent enferrée dans ses clichés. L'art culinaire iranien, que manie l'héroïne avec dextérité sert de liant à tous les protagonistes, qui se retrouvent, malgré les barrières de langue, dans ce café. Tout le film est construit autour de Reyhan : chacun des personnages nous fait partager ses impressions, son témoignage par rapport à l'expérience qu'ils ont pu partager avec elle. Ce traitement lui confère une aura mythique. Tels ces compagnons de route, nous nous retrouvons comme abandonnés par cette femme exceptionnelle lorsque le film s'achève.

Marylène Khouri

(source :
http://www.evene.fr/culture/agenda/cafe-transit-12605.php)

Café Transit / Ghaveh Kaneh (Iran-France)

By Robert Koehler

A widow's efforts to run a truck-stop diner near the Iran-Turkey border becomes a lesson in stifling patriarchy in Kambozia Partovi's elegant "Cafe Transit." Since he last directed in 1997 with "Naneh Lala," Partovi has become perhaps Iran's most impressive screenwriting voice, first and foremost on "The Circle," as well as with beautifully spare scripts for "Earth and Ashes" and "The Deserted Station." "Transit's" feminist polemics are in line with his work on "I Am Taraneh, Fifteen Years Old," but "Transit" is more successful dramatizing a woman's dilemmas. Pic should find a host of international buyers for specialty customers, abetted by strong fest play.

Prizes at this year's Fajr fest for Partovi's script and Fereshteh Sadre Orafaei ("The Circle," "The White Balloon") as widow Reyhan prove worthy, as each plays a crucial role in the film's emotional and sociopolitical dimensions.

With the death of husband Ismael, who owned and operated a successful roadside diner known in Farsi as a "ghaveh kaneh" (the pic's Farsi title), Reyhan feels the need to keep the family business going. In many Islamic countries, her wishes would be respected; contempo Iran, with its often extreme laws and traditions favoring men, once again provides grist for Partovi.

Bossy, conservative brother Nasser (Parviz Parastoei, in a darker mode than his witty con man in "The Lizard") won't hear of Reyhan's dreams, and demands she and her two daughters move into his compound, where he quickly builds rooms for them. Nasser is no beast; he's simply following tradition, which calls for the surviving brother to take responsibility for his brother's family.

Quietly but firmly, Reyhan refuses Nasser's offer to open a tiny operation adjoining his own restaurant, and after her eldest daughter is yanked by Nasser out of a rug-making operation, Reyhan takes the bull by the horns. She cleans up the cafe, asks Ojan (Esmaiel Soltanian) to return to his old job as waiter, opens the doors and finds herself flooded with hungry, thirsty and grateful long-haul truckers.

A few flash-forwards and flashbacks show off the stylish presence of editor Jafar Panahi, director of "The Circle" and "Crimson Gold" and a frequent Partovi collaborator. The pacing is masterful in the pic's pressure-cooker atmosphere as Reyhan hides in the kitchen from Nasser and local authorities. The friendly presence of Greek trucker Zacharia (Nikolas Padapopoulos) hints at a possible but futile romantic entanglement for Reyhan.

Orafaei's approach to her character isn't as a doomed woman, but as a survivor. It's a performance that burns steadily and quietly, with few explosions, and helps steer the film away from emotional excess. Support from an international cast is assured.

Partovi remains a more gifted writer than director, but he's backed by an aces crew led by up-and-coming lenser Mohammad Reza Sokout.

(source : www.variety.com (12 October 2005) http://www.variety.com/review/VE1117928530.html?categoryid=31&cs=1)

Saturday, October 14, 2006

Conférence sur Muhammad Yunus et sur la Partition de l'Inde

Le Comité Exécutif de Mehfile – Zainab (Association AFM) a le plaisir de vous convier à un séminaire d’information et de discussion sur le thème :

« Muhammad Yunus, le banquier des pauvres »

Muhammad Yunus, économiste de formation, vient tout juste de recevoir le Prix Nobel de la Paix 2006 pour son action en faveur des plus démunis du Bangladesh à travers les prêts de faible montant (micro-crédit) de la Grameen Bank qu'il a fondée. La Grameen Bank accorde ces prêts de faible valeur mais essentiel à cette catégorie déshéritée de la population du Bangladesh. Cette initiative a commencé vers 1974 et elle s'est assez largement répandue dans le monde depuis cette date.



Selon le Comité Nobel, on ne peut établir la paix dans un pays ou dans une région si les gens n'ont pas de quoi manger.


Cette conférence aura lieu à Mehfile Zainab et sera animée par Mounir Nassor.

Elle se tiendra :

le vendredi 24 Novembre 2006 de 20h30 à 22h 00 (environ)

Mehfile – Zainab
19 Avenue Gabriel Péri, 93120 La Courneuve
RER : AUBERVILLIERS - LA COURNEUVE

Nijaraly Katchera, le Président d'AFM
(Association des Français de Madagascar)

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Les conférences du Lundi sur la civilisation indienne
Organisées par EIDYT-France/Centre de Relations Culturelles Franco-Indien
Tél : 01 42 22 80 11
Lundi 13 novembre 2006 à 18h

La partition de l'Inde : le moment tragique d’une histoire de longue durée

Max-Jean ZINS (Centre d’études et de recherches internationales) CNRS-FNSP

La Partition de l’Inde colonisée , en 1947, donne naissance aux deux nouveaux Etats indépendants de la région, l’Inde et le Pakistan. Max-Jean Zins nous évoquera ce point d’orgue d’une longue histoire qui, débutant à la fin du XVIIIe siècle, “piège” peu à peu la communauté musulmane dans l’engrenage d’une lutte pour l’indépendance dont les accents, de plus en plus marqués par la logique de la défense des intérêts d’une minorité religieuse, prêtent le flanc à l’utilisation de la religion à des fins politiques.

Lieu :

CENTRE ANDRÉ MALRAUX
78, Bd Raspail / 112, rue de Rennes 75006 Paris

Métro : Rennes ou Saint-Placide
Entrée : 8 Euros - Étudiants et adhérents au CRCFI : 5 Euros

Muhammad Yunus : Prix Nobel de la Paix 2006

Links :

http://www.grameenfoundation.org/

http://www.grameen-info.org/

http://www.unesco.org/education/poverty/grameen.shtml

Read also :

"Yunus says Bangladesh's new found unity must extend to political arena"
http://www.hindu.com/2006/10/15/stories/2006101502781000.htm

Un longue interview en français avec Muhammad Yunus (Association Intervida, Barcelone 2004) :

http://www.adie.sn/yunus.pdf

Interview with Professor Yunus (March 2005 - Wharton, University of Pennsylvania) :

http://knowledge.wharton.upenn.edu/article.cfm?articleid=1147&CFID=2303694&CFTOKEN=40358323

Peace Nobel for Yunus, Grameen Bank

Photo:AP

Caption: Bangladeshi Nobel Peace Prize winner Muhammad Yunus smiles, as his daughter Dina Yunus joins celebration in Dhaka, Bangladesh, on Friday.

OSLO: Bangladeshi microcredit pioneer Muhammad Yunus and his Grameen Bank won the Nobel Peace Prize on Friday for advancing economic and social opportunities for the poor that has helped millions lift themselves from crushing poverty.

In awarding them the prize, the Nobel Committee said their efforts showed how working to eliminate poverty can result in a lasting peace.

``Lasting peace cannot be achieved unless large population groups find ways in which to break out of poverty,'' the committee said in its citation. ``Microcredit is one such means. Development from below also serves to advance democracy and human rights.''

The 65-year-old economist, dubbed the ``banker of the poor,'' and the bank he founded in 1976 will share the prize, including its 10 million kronor (euro1.1 million; US$1.4 million) check. They were cited for their efforts to help ``create economic and social development from below'' in their home country by using innovative economic programmes such as microcredit lending.

Yunus, the first Bangladeshi to win the Nobel peace prize, almost immediately said he would use part of his share of the award money to create a company that would make low-cost, high-nutrition food for the poor.

Mohamed ElBaradei, who shared the 2005 prize with the International Atomic Energy Agency, said he would give his portion of the cash prize to orphanages in Egypt. In 2004, Kenyan environmentalist Wangari Maathai said she would use the cash to travel the world promoting environmental protection. In 2002, Jimmy Carter said his cash award would probably go to his Atlanta-based Carter Center.

Grameen Bank has been instrumental in helping millions of poor Bangladeshis, many of them women, improve their standard of living by letting them borrow small sums to start businesses.

Loans go toward buying items such as cows to start a dairy, chickens for an egg business, or mobile phones to start businesses where villagers who have no access to phones pay a small fee to make calls.

Grameen Bank was the first lender to hand out microcredit, giving very small loans to poor Bangladeshis who did not qualify for loans from conventional banks. No collateral is needed and repayment is based on an honor system.

Anyone can qualify for a loan _ the average is about US$200 _ but recipients are put in groups of five and once two members of the group have borrowed money, the other three must wait for the funds to be repaid before they get a loan.

Though the sums are tiny by Western comparisons, the amounts are vital to those who borrow.

``Every single individual on earth has both the potential and the right to live a decent life. Across cultures and civilizations, Yunus and Grameen Bank have shown that even the poorest of the poor can work to bring about their own development,'' the Nobel Committee said in its citation.

``I am so, so happy, it's really a great news for the whole nation,'' Yunus told The Associated Press when reached by telephone at his Dhaka home shortly after the prize was announced.

Grameen Bank claims to have 6.6 million borrowers, 97 percent of whom are women, and provides services in more than 70,000 villages in Bangladesh.

Yunus has drawn praise for developing and advancing microcredit, not just in Bangladesh, but across Asia, Africa and into the Middle East, which has been credited with helping poor women to advance their lives and pull them out of poverty.

Grameen, which means rural in the Bengali language, has since expanded its forms of alternative credit by offering housing loans, financing irrigation and fisheries as well as offering traditional savings accounts.

The Grameen Foundation was founded in 1997 and now has a worldwide network of 52 partners in 22 countries that help some 11 million people across Asia, Africa, the Middle East and the Americas.

Ole Danbolt Mjoes, chairman of the committee, told The AP that Yunus' efforts have had visible results.

``We are saying microcredit is an important contribution that cannot fix everything, but is a big help,'' Mjoes said, adding that Yunus is a ``smart guy. He is creative. His head is in the right place.''

Mjoes pointed out that at least three previous prizes have recognized the need to alleviate poverty and hunger.

Those were the 1970 prize to American agriculturalist Norman Borlaug for his programme in Mexico to feed the hungry by improving wheat yields; the 1969 award to the Geneva-based International Labor Organization for its efforts to ease poverty; and the 1949 award to Baron John Boyd Orr, as head of the U.N. Food and Agricultural Organization and a leading proponent of the need of nations to make it a public policy to feed the poor.

Yunus told The AP in a 2004 interview that his ``eureka moment'' came while chatting to a shy woman weaving bamboo stools with calloused fingers.

Sufia Begum was a 21-year-old villager and a mother of three when the economics professor met her in 1974 and asked her how much she earned. She replied that she borrowed about 5 taka (nine cents) from a middleman for the bamboo for each stool. All but two cents of that went back to the lender.

``I thought to myself, my God, for five takas she has become a slave,'' Yunus said in the interview.

``I couldn't understand how she could be so poor when she was making such beautiful things,'' he said.

The following day, he and his students did a survey in the woman's village, Jobra, and discovered that 43 of the villagers owed a total of 856 taka (about US$27).

``I couldn't take it anymore. I put the US$27 out there and told them they could liberate themselves,'' he said, and pay him back whenever they could. The idea was to buy their own materials and cut out the middleman.

They all paid him back, day by day, over a year, and his spur-of-the-moment generosity grew into a full-fledged business concept that came to fruition with the founding of Grameen Bank in 1983.

In the years since, the bank says it has lent US$5.72 billion to more than six million Bangladeshis.

Last year, the United Nations said that women, in particular, were the major benefactors of microcredit, or microloans.

In its citation, the committee noted that ``economic growth and political democracy can not achieve their full potential unless the female half of humanity participates on an equal footing with the male,'' the committee said.

The announcement that Yunus and the bank had won was a surprise to many pundits and oddsmakers.

The five-member awards committee never says who is being considered only offering up the number of nominees it has received. This year, 191 nominations were received.

But the decision was in line with the committee's goal of encouraging ongoing processes or human rights efforts rather than rewarding completed ones like Aceh or Cambodia.

The peace prize was the sixth and last Nobel prize announced this year. The others, for physics, chemistry, medicine, literature and economics, were announced in Stockholm, Sweden. - AP

(Source : The Hindu 14 October 2006
http://www.hindu.com/2006/10/14/stories/2006101411900100.htm)

Le prix Nobel de la paix attribué à Mohammed Yunus et la Grameen Bank

Le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué vendredi au Bangladais Mohammed Yunus et à sa banque spécialisée dans le microcrédit, la Grameen Bank."Une paix durable ne peut pas être obtenue sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté", a déclaré Ole Danbolt Mjoes, le président du comité Nobel, en expliquant le choix fait parmi les 191 candidats en lice. "Le microcrédit est un de ces moyens", a-t-il ajouté. Il succède à l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) et à son directeur général Mohammed ElBaradei.

"Je pense que c'est une reconnaissance magnifique pour les efforts de notre Grameen Bank", a dit Mohammed Yunus à des journalistes à son domicile de Dacca."Je suis aussi fier pour tout le pays", a ajouté le professeur d'économie, âgé de 66 ans. Le ministre des affaires étrangères bangladais Morshed Khan a salué le premier Prix Nobel de la Paix du Bangladesh."Je me joins au pays et au monde pour féliciter Muhammed Yunus pour son prix Nobel de la Paix. Il rejoint le club distingué des lauréats du Nobel", a déclaré le ministre dans un communiqué.

La forme moderne du microcrédit est née au Bangladesh au milieu des années 1970. Dans un village, Mohammed Yunus, professeur d'économie, prête un peu d'argent à des tresseurs de paniers puis à des femmes pour l'achat de machines à coudre. La première institution de microcrédit est née. Contre l'avis du gouvernement, il continue d'accorder des microprêts jusqu'à l'officialisation de la Grameen Bank ("grameen" signifie village) en 1983.


Aujourd'hui, la Grameen Bank dispose de près de 1 400 succursales et travaille dans plus de 50 000 villages à travers le pays. Depuis sa création, elle a déboursé 4,69 milliards de dollars de prêts. Et affiche des taux de remboursement de près de 99 %, à l'instar de la plupart des autres institutions de ce type.

(Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-823065,0.html
LEMONDE.FR avec AFP /13.10.06/11h37/Mis à jour le 13.10.06 /14h35)

Mohammed Yunus, le banquier des pauvres

Le 28 février 2004, Le Monde a publié un portrait de Mohammed Yunus. Le revoici, dans son intégralité.

Il a mis près de trente-cinq années à trouver sa voie. Depuis, Mohammed Yunus ne cesse de courir après le temps. Derrière une apparence calme et posée, ce sexagénaire aux cheveux grisonnants est plus que jamais habité par une cause : l'éradication de la pauvreté.

La Grameen Bank, la " banque des pauvres ", qu'il a créée au Bangladesh en 1983, emploie désormais 12 000 personnes et possède 1 200 bureaux. Du haut de sa tour de 30 étages, couleur brique, à Dacca, la capitale, cette institution financière est désormais citée en modèle dans le monde entier pour son système de " microcrédit ", le prêt de petites sommes d'argent à des déshérités auparavant exclus du système bancaire. A ce jour, la Grameen Bank a prêté de l'argent à plus de 3 millions de Bangladais (à 95 % des femmes) et affiche des taux de remboursement (99 % des prêts sont honorés) à faire pâlir d'envie les banques traditionnelles occidentales.

L'homme est déjà plus loin : sa fondation, domiciliée à New York, centralise, depuis près de dix ans, des donations qui ont permis, à ce jour, de dupliquer le modèle dans près de 60 pays. " En Chine, en Inde, aux Philippines, au Vietnam , énumère-t-il. A la fin de l'année 2004, plus de 60 millions de personnes pauvres auront eu accès à un microcrédit dans le monde. "

Mardi 10 février, le dirigeant pressé était à Bruxelles, pour un colloque sur le développement durable. La veille, il était à Paris, invité par Jacques Attali, qui l'a nommé en 1998 coprésident d'honneur de Planetfinance, une organisation de solidarité internationale qui fait la promotion du microcrédit. Il y a rencontré des décideurs politiques et économiques, comme il l'avait fait, il y a vingt ans, aux Etats-Unis, à l'invitation de Bill Clinton, alors gouverneur de l'Arkansas, qui voulait développer ce système dans son fief. Des contacts très diplomatiques qu'il assume pragmatiquement avec l'aisance de celui qui navigue entre deux mondes.

Car cet économiste a connu plusieurs vies. Sorti de l'université de Dacca, un diplôme d'économie en poche, ce fils de bijoutier a d'abord eu des ambitions classiques. " J'ai créé une entreprise pour mes parents avant de partir, à 25 ans, aux Etats-Unis pour passer un diplôme de troisième cycle ", se souvient-il. Là-bas, il y épouse une jeune Américaine, s'installe et enseigne l'économie.

Est-ce cette ligne de vie trop tracée qui a soudain motivé un retour aux sources ? Le trentenaire décide de rentrer, en 1974, dans un pays tout juste indépendant, mais déjà ravagé par la famine. Professeur à l'université de Dacca, gagnant 50 fois moins qu'aux Etats-Unis, il mesure quotidiennement le décalage entre les théories économiques qu'il enseigne et le désastre de la pauvreté. Puisque certains sont exclus du système bancaire traditionnel et doivent utiliser des usuriers fort onéreux, M. Yunus commence, en 1976, à se porter personnellement garant. Il imagine ensuite de créer des groupes de villageois collectivement responsables pour garantir de réels prêts bancaires. " Au début, personne n'y croyait. Nous avons tenté l'expérience sur un village, puis cinq, puis dix ", se rappelle-t-il. Sept années après le début de cette aventure naissait la Grameen Bank. Un engagement progressif et intensif auquel son mariage américain ne résistera pas.

" LE SUJET DU FUTUR "

A 63 ans passés, l'homme ne cesse d'innover : il a créé une société de téléphone qui permet à 43 000 femmes, détentrices d'un appareil, de proposer l'accès aux communications dans les villages du Bangladesh. Il s'est lancé dans les prêts aux étudiants et, dernière nouveauté, dans ceux destinés aux plus pauvres des pauvres, les mendiants.

" Le monde occidental a une définition très étroite du capitalisme, explique-t-il. Dans le système actuel, il faut être très avide pour être bien positionné. " Pour autant, cet économiste croit au système actuel et reste prudent face au mouvement altermondialiste. " Il ne s'agit pas d'être contre, mais de proposer des solutions. Je ne suis pas contre la mondialisation. Je crois en la liberté de marché. Celui-ci n'est pas sale. Je suis persuadé qu'il peut favoriser l'émergence d'une génération d'entrepreneurs sociaux, plus intéressés par le bien-être collectif que par un jeu très personnel."

L'homme rêve d'une nouvelle génération de dirigeants altruistes et veut convaincre les universités de la former. " Harvard et Oxford proposent déjà des sessions dans ce sens ", souligne-t-il avec satisfaction. M. Yunus veut accélérer cette mutation. " C'est le sujet du futur ", lance-t-il, déjà en train de partir.

Laure Belot

(Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3220,36-823063@51-823132,0.html
LE MONDE | 13.10.06 | 11h38/ Mis à jour le 13.10.06 | 13h42)

Sunday, October 08, 2006

Exposition : Venise et l'Orient

du 3 octobre 2006 au 18 février 2007

Exposition organisée par The Metropolitan Museum of Art, New York et l’Institut du Monde Arabe, Paris

Lieu
Institut du Monde Arabe
1, rue des Fossés Saint-Bernard
Place Mohammed V
75005 Paris

Métro : Jussieu, Cardinal-Lemoine,
Sully-Morland

Bus : 24, 63, 67, 86, 87, 89

Horaires
Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Week-end et jours fériés de 10h à 19h
Nocturne le jeudi jusqu'à 21h

Tarifs
Entrée : 10 € (plein), 8 € (réduit), 6 € (-26 ans)
Entrée libre : moins de 12 ans, handicapés, conférenciers, guides touristiques.

Visite conférence
Tous les jours sauf le lundi à 14h30 et 16h30 : 15 € (plein), 13,5 € (réduit), 11,5 € (- de 26 ans)

Billeterie
Par téléphone : 0 892 702 604 (0,34 € /min)
Sur internet :
http://www.fnacspectacles.com/ficheManifestation.do?codman=VENIS

Réservation des groupes
de 10 à 25 personnes
Réservation au 01 40 51 38 45 / 39 54
Du Mardi au Vendredi de 10h à 13h et de 14h30 à 16h30


Rarement deux destins ont été aussi intimement liés, malgré les antagonismes et les péripéties de l’Histoire. En effet, Venise, cette cité-État européenne, qui a exercé une suprématie économique et commerciale pendant des siècles en Méditerranée, avait instauré, depuis le IXe siècle, des rapports privilégiés avec les dynasties du Proche-Orient et tissé des liens solides avec Le Caire, Damas et Byzance-Constantinople.

L’exposition couvre plusieurs siècles – du vol de la dépouille de Saint-Marc, à Alexandrie en 828, à la fin de la République – et différentes aires géographiques, marquant un intérêt particulier pour les échanges artistiques et culturels entre Venise et le Proche-Orient. L’exposition, cependant, se concentre sur la période la plus féconde de ces échanges, à savoir : du XIVe au XVIIe siècle.

En effet, c’est dès la fin du XIIIe siècle que Venise commence à se couvrir de palais, de se parer de tapis d’Orient, de soieries, de brocarts et de velours. Pour certains de ces objets la question continue à se poser : sont-ils vénitiens ou orientaux ? Les experts s’y perdent, même encore aujourd’hui.

Venise devient très tôt une puissance mondiale et établit, grâce au commerce, des liens privilégiés avec les grandes dynasties musulmanes : les Ayyoubides, les Mamelouks et les Ottomans. Ainsi s’opère à travers les siècles une transmission des savoirs et des techniques de l’Orient vers Venise. À son tour, la République vénitienne exporte dès le XVIe siècle des objets de luxe à décor islamique vers les grandes capitales d’Orient.

La représentation de Mamelouks et d’Ottomans, avec leur vêture caractéristique, dans les toiles des grands maîtres de la Renaissance, témoigne de la familiarité des Vénitiens avec leurs voisins méditerranéens.

Quelque 250 objets – peintures, textiles et tapis, verreries, céramiques, orfèvreries – provenant des collections vénitiennes et des plus grands musées à travers le monde, illustrent l’itinéraire de cette exposition.

Dossier :
http://www.imarabe.org/pdf/veniseorient_dp.pdf

Galerie virtuelle :
http://www.imarabe.org/temp/expo/venise-orient/venise-orient_04.html

(sources : http://www.imarabe.org/temp/expo/venise-orient.html)

Saturday, October 07, 2006

Traduction : Ab agar āo to jāne ke lye mat ānā

[Voici un des plus magnifiques ghazals de Jagjit Singh, les paroles ont été composées par le très talentueux Javed Akhtar. Ce ghazal fait partie de son album Soz et m'émeut tout particulièrement à chaque fois que je l'écoute. Les ghazals sont souvent difficiles à comprendre et à traduire car ils sont bien souvent remplis de sous-entendus, contiennent d'innombrables allusions et de mots ou expressions aux sens multiples et complexes.

On pourrait interpréter celui-ci comme étant une supplique appuyée adressée par une personne à une autre lui demandant de ne pas se déranger pour venir le/la voir s'il/elle n'éprouve aucun sentiment pour lui/elle. On peut penser que celui/celle qui adresse et chante cette supplique est particulièrement amoureux/se de l'autre personne mais que, malheureusement - comme c'est, hélas, souvent le cas - cet amour n'est pas réciproque ni partagé. Aussi, pour ne pas briser les espoirs et les attentes (et peut-être les illusions) de celui/celle qui aime l'autre, cette personne lui demande, le supplie de ne pas se déplacer pour le/la voir de peur réduire à néant ces sentiments et ces espoirs d'amour apparemment soigneusement chéris dans son for intérieur.

Je propose ici séparé par une barre ( / ) des traductions alternatives possibles. Toute cette traduction n'est que provisoire et pourrait être, bien entendu, sensiblement améliorée. Vos suggestions sont les bienvenues.

Vous pouvez écouter ce ghazal en ligne (taper "ab agar" sur le moteur de recherche des sites suivant) :

http://www.musicindiaonline.com/
http://dishant.com/

http://www.raaga.com/channels/hindi/

Mounir Nassor]


Chanteur : Jagjit Singh
Paroles : Javed Akhtar
Album : Soz
Année : 2002

1. Ab agar āo to jāne ke lye mat ānā
2. Sirf ehsan jatāne ke lye mat ānā

3. Mein ne palkon pe tamannāen sajā rakhi hain
4. Dil mein ummid ki sau shamme jalā rakhi hain
5. Ye hansi shamme bujāne ke lye mat ānā

6. Ab agar āo to jāne ke lye mat ānā
7. Sirf ehsan jatāne ke lye mat ānā

8. Pyar ki āg men zanjirein pighal sakti hain
9. Cāhne vālon ki taqdirein badal sakti hain
10. Tum ho bebas ye batāne ke lye mat ānā

11. Ab agar āo to jāne ke lye mat ānā
12. Sirf ehsan jatāne ke lye mat ānā

13. Ab tum ānā jo tumhe mujhse mohabbat hai koi
14. Mujhse milne ki agar tumko bhi cāhat hai koi
15. Tum koi rasm nibhāne ke lye mat ānā

1. Si tu viens juste pour repartir/pour ne pas rester avec moi, alors ne te donnes pas cette peine (de venir)
2. Si c’est seulement pour faire état de ta générosité/de ta mansuétude, alors ne viens pas non plus

3. Sais-tu mes yeux sont remplis d’espoirs et de souhaits qui n’attendent que de se réaliser?
4. Sais-tu aussi que dans mon cœur aussi des centaines de chandelles d’espoirs sont allumées?
5. Et si c’est pour éteindre toutes ces chandelles joyeuses, alors ne viens surtout pas ici

6. Si tu viens juste pour repartir/pour ne pas rester avec moi, alors ne te donnes pas cette peine de venir
7. Si c’est seulement par courtoisie que tu te déplaces/si on t‘oblige à venir me voir par égard pour les convenances, alors ne viens pas non plus

8. Tu sais bien pas que le feu qui anime ceux qui s’aiment peut faire fondre des sabres/Tu sais bien que même des sabres peuvent fondre sous le feu de ceux qui s’aiment
9. Et s’ils s’aiment assez fort, alors leurs destinées peuvent complètement se transformer
10. Si c’est pour me montrer/me révéler ton impuissance/ton hésitation que tu te déplaces, alors ne viens surtout pas

11. Si tu viens juste pour repartir/pour ne pas rester avec moi, alors ne te donnes pas cette peine de venir
12.
Si c’est seulement pour faire état de ta générosité/de ta mansuétude, alors ne viens pas non plus

13. Ainsi, si tu viens, c’est que tu dois sûrement avoir quelque affection à mon endroit/à mon égard
14. Comme c’est pour me rencontrer que tu viens, tu dois aussi avoir quelque tendresse à mon égard
15. Si c’est juste pour accomplir un rituel que tu viens/Si on t‘oblige à venir me voir par égard pour les convenances, alors ne te donnes surtout pas cette peine

16. Si tu viens juste pour repartir/pour ne pas rester avec moi, alors ne te donnes pas cette peine de venir
17.
Si c’est seulement pour faire état de ta générosité/de ta mansuétude, alors ne viens pas non plus

(une traduction provisoire et adaptée de Mounir Nassor : mounirnassor@yahoo.co.in/www.myindias.blogspot.com)

Thursday, October 05, 2006

Concerts de musique indienne

  • Groupe KERAP, "Gitans" du Rajasthan à Paris le 20 octobre à 21h

Formation artistique :
Anwar Khan : Harmonium
Hidayt Khan : Tablas
Bilal Kahn : Voix, castagnettes
Samsu Khan Langa : Sarangi
Habib Khan Langa : Satara
Sokin Khan : Dholak, guimbarde, pungi
Bhaiski Sapera : Danse

Lieu : Satellit Café
44, rue de la Folie Méricourt
75011 Paris

tél : 01 47 00 48 87

Métro : St Ambroise ou Oberkampf
site : http://www.satellit-cafe.com/public/page.tpl?art=21084

Prix : 10 Euros
Réservations sur internet : http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation
/Musique-traditionnelle-du-monde-KERAP-SA24O.htm


Cette musique est née dans un petit village du nord-ouest de l'Inde nommé Kerap.
Ici la musique se fait en famille et ce, depuis plus de 7 générations, immuable et éternelle comme le désert qui borde cette région du Rajasthan.
Cette musique s'appelle MARWARI, du nom des habitants de cette région : les Marwars.

La rigueur du climat en a fait des musiciens à toute épreuve. Avec l'ouverture des frontières, tels des troubadours, ils se font les apôtres d'une musique authentique, raffinée et hautement spirituelle. Au carrefour du Soufisme, de l'Hindouisme et du folklore, ces gardiens du temple chantent la gloire d'Allah ou les amours de Khrisna depuis des siècles... Et le temps s'arrête.

Une gitane miroitante et multicolore, la danseuse Kalbélia, virevolte et nous montre que la grâce et la beauté des déesses n'existe pas que dans les rêves les plus fous des hommes : tel le cobra, elle hypnotise son public. !danger! Nous chavirons avec elle mais le rythme endiablé du Dholak (percussion indienne) se fait plus fort et nous ramène à la réalité.

Alors le chant vibrant et mélodieux de Bilal Khan déchire l'espace et son âme semble nous questionner : Amour de Dieu ou amour profane ? A son tour l'Harmonium soutient la mélodie et repose la question : oui, mais quel amour ? Celui de cette bien-aimée, si belle, si loin, ou celui encore plus fusionnel et absolu des dieux ?

La transe mystique s'installe, les tablas et les kartals redoublent d'intensité.
La gitane s'envole, la spiritualité et la sensualité s'épousent en un long baiser.
Oui, les dieux existent et quand ils descendent sur terre, ils s'arrêtent souvent à Kerap.

(source : http://www.kerap.net/)

Du nom d’ un petit village du nord-ouest de l'Inde, le groupe Kerap interprète la musique des Marwars : le Marwari. Ici la musique se fait en famille et ce, depuis plus de 7 générations, immuable et éternelle comme le désert qui borde cette région du Rajasthan. La rigueur du climat en a fait des musiciens à toute épreuve. Avec l'ouverture des frontières, tels des troubadours, ils se font les apôtres d'une musique authentique, raffinée et hautement spirituelle. Au carrefour du soufisme, de l'hindouisme et du folklore, ces gardiens du temple chantent la gloire d'Allah ou les amours de Khrisna depuis des siècles... Et le temps s'arrête.

Bilal Khan, est né en 1974 à Kerap au Rajasthan. A cinq ans, son père, l'illustre chanteur Nazir Khan Marwara, l'initie au chant traditionnel et classique indien ainsi qu'à l'Harmonium. Adolescent, il entreprend seul l'étude du sitar et commence à jouer lors de festivités : mariages, fêtes religieuses, etc. En 1998, il est invité à venir jouer en France par son cousin Hameed Khan, fondateur du groupe MUSAFIR. Depuis, de nombreuses tournées avec ce groupe l'ont mené en Allemagne, Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Grèce… Véritable showman, Bilal s'attire les faveurs du public à chacune de ses prestations.

(source : http://www.satellit-cafe.com/public/page.tpl?art=21084)

  • Concert de Sitar et Tabla Samedi 07 Octobre à 20h30
Lieu :
Auditorium du Musée GUIMET
6, place d'Iéna75016 PARIS
M° Iéna / Boissière

Prix :
Tarif plein : 16 Euros, Tarif réduit : 10 Euros

Renseignements et Réservation : 01 40 73 88 18

auditorium@guimet.fr

Indrajit Banerjee et Gouri Shankar Karmakar : Sitar et Tabla

Né en 1965 dans une famille de musiciens bengalis, Indrajit Banerjee fut initié à la pratique du sitar par son grand-père Sri Bankim Palissu de la Senia Gharana, école spécialisée dans le style vocal. C'est un peu plus tard qu'il a reçu les enseignements du grand sitariste Manital Nag de Bisnipur. Depuis 1985, il poursuit ses recherches auprès de Pandit Kartik Kumar, l'un des élèves les plus renommés de Ravi Shankar et au-delà d'Allaudin Khan, un des très grands musiciens hindoustanis du siècle dernier. Ces différentes influences, loin de se nuire, ont construit les fondations d'une authentique personnalité et d'une originalité musicale hors norme.

Gouri Shankar Karmakar, jeune tabliste trentenaire, est lui aussi issu d'une famille de musiciens. Dès l'âge de trois ans, il accompagnait son père Shib Shankar. Prix des jeunes talents du Bengale à 10 ans, artiste renommé dans le monde entier, il poursuit aujourd'hui avec Indranit Banerjee une carrière internationale.

Deepa Remy, fondatrice de l'association Samhati et disciple de Lakshmi Shankar, les accompagnera au tampura.
En coproduction avec Samhati.

Sources :
http://www.museeguimet.fr/homes/home_id20641_u1l2.htm
http://www.museeguimet.fr/

Sunday, October 01, 2006

Articles, Livres, Conférences, Débats

  • Article sur la visite du Premier Ministre indien en Afrique du Sud :
"Afrique du Sud, le retour de l'Inde" par Any Bourrier (Radio France Internationale)

  • Article : "L'Islam indien en France " par Vasoodeven Vuddamalay (pages 792-795) dans
Histoire de l'islam et des musulmans en France du Moyen-Age à nos jours, sous la direction de Mohammed Arkoun, Paris : Albin Michel, 2006.

http://fr.news.yahoo.com/24092006/202/l-histoire-de-l-islam-en-france
-racontee-depuis-le.html

  • Rencontre et dîner-débat avec le conseiller économique du Premier Ministre Indien, Saumitra Chaudhuri et Eric Le Boucher, rédacteur en chef du journal Le Monde.
Thème du débat : Le cycle d'expansion économique de l'Inde va-t-il continuer ?

Rendez vous à La Fable du Pavillon, Hôtel Holliday Inn, 38 rue de
l'échiquier 75010-Paris M° Bonne Nouvelle
menu tout compris 30 Euros)

Inscriptions auprès de :
jjboillot@gmail.com ou philippe.humbert3@wanadoo.fr

  • Agenda :
    • Samedi 7 octobre : lancement de l'émission Inde Hebdo sur BFM radio tous les samedi 21-22h et retransmission tous les dimanche 15-16h, avec la participation de nombreux membres du EIEBG (see www.radiobfm.com)
    • 18 Octobre 17h30 : Futuribles, les futurs possibles de l'économie indienne (tél : 01 53 63 37 70)
  • Article "Les Islams" de Marc Gaborieau, très grand spécialiste de l'Islam indien (ou des Islams indiens)
dans la revue : Questions internationales : Islam, Islams, La Documentation Française, n° 21, septembre-octobre 2006. Prix : 9.70 Euros.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303331600213/index.shtml

  • Livre : Quand les femmes auront disparu, l'élimination des filles en Inde et en Asie, par Bénédicte Manier, Paris : La Découverte, 2006. Prix : 18 Euros.
http://www.evene.fr/livres/livre/benedicte-manier-quand-les-femmes-auront-
disparu-22856.php


  • Article : "Inde. La jeunesse découvre la Gandhi attitude" par Sheela Reddy dans Courrier International, n° 829, 21 septembre 2006.
http://www.courrierinternational.com/article.asp?
prec=0,4890&page=1&obj_id=66281